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en route vers Hanoi

17 août 2007

niveau de vietnamien

Quoi qu’en dise les nombreux Vietnamiens que j’ai rencontré, mon niveau de vietnamien est loin d’être si brillant qu’il en a l’air. Mais les rencontres sont trompeuses, en effet, les vietnamiens posent toujours les mêmes questions. Pas difficile alors de repérer ces questions et d’y répondre correctement. Voici l’ordre immuable de celles-ci : Quel âge as-tu ? Depuis combien de temps es tu au Vietnam ? Que fais tu au Vietnam ? Es tu marié ? Est-ce que tu aimes les filles vietnamiennes ?

Si une jeune fille à le malheur de traîner dans le coin, quelle soit la fille, la sœur ou une amie, les vietnamiens, hommes ou femmes enchaînent sur Est-ce que tu la trouves jolies ? Est-ce que tu l’aimes ? Est-ce que tu veux l’épouser ? Puis on repart sur les questions classiques Combien de temps restes tu au Vietnam ?

Si la conversation va un peu plus loin on en arrive à N’est ce pas que le Vietnam est pauvre ? La vie au Vietnam est elle dure ? Est-ce que ta famille te manque ? Et on peut même aller jusqu’à me demander mon nom.

Mais dès qu’ils s’écartent des sentiers battus, ces pauvres vietnamiens se rendent vite comptent que mon langage est bien pauvre et que je ne comprends plus rien.

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17 août 2007

rencontre dans le nord

Pendant ma ballade dans le nord du Vietnam, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes, que ce soit dans les villes, dans les villages, sur les chemins, dans les rizières,.... En villes, j’ai échangé principalement avec des Viets mais durant mes longues marches, je n’ai vu presque que des montagnards appartenant à des minorités ethniques. Avec eux, rentrer en contact n’était pas évident. Nombre d’entre eux ne parlent pas le vietnamien ou ne baraguinent que quelques mots (je ne vous parle même pas de la maîtrise d’autres langues étrangères… En dehors des Hmongs de Sapa, ville touristique, qui manient l’anglais, le français, le japonais,… presque couramment). Leur niveau de vietnamien n’est souvent qu’à peine plus élevé que le mien. Les discussions n’étaient donc pas très prolifiques. De plus les minorités vivant dans les endroits les plus reculés, loin des routes goudronnées et de la civilisation vietnamienne, se méfient des étrangers (qu’ils soient Viet et encore plus blanc). Avec eux, même les échanges de sourire n’étaient pas forcément évidents.

Mais dans l’ensemble j’ai eu beaucoup de chance. J’ai été invité à prendre des repas, à prendre un verre et même à dormir. Et lorsque je rencontrais des vietnamiens vivant à l’écart des villes, ils étaient tout content de voir un étranger qui parlent quelques mots de leur langue et se montraient très généreux.

Partis sans tente, ni gamelle, j’étais très dépendant des gens que je rencontrais pour mon ravitaillement. Un jour j’ai passé les huit premières heures de marche sans trouver personne pour me donner à boire ni me proposer à manger. Quand je suis enfin arrivé dans un petit village habité par des Viets, on m’a offert le déjeuner dès la première maison et pendant ma traversée du village on m’offrait à boire tous les dix mètres (il faut dire que je portais un chapeau aux couleurs du Vietnam).

De manière générale les habitants des vallées étaient plus accueillants que ceux des hauts plateaux.

Lors de nos rencontres, en plus de la rencontre avec un blanc, plusieurs aspects étonnaient les gens. La première chose qui attirait leur attention était la carte. Les hommes surtout étaient très intéressés de pouvoir lire le nom de leur village et des villages voisins sur une carte (pour ceux qui savait lire le vietnamien). Par ailleurs, les femmes des minorités ethniques étaient très étonnées par la matière de mon sac et voulais le toucher malgré leur timidité (ca j’avoue que je ne m’y attendait pas). Et enfin, la barbe et les poils sur les bras (encore plus s’ils sont blonds) restent un inconditionnel de la curiosité chez tout le monde.

De mon coté, ces rencontres ne m’ont pas non plus laissées indifférent. Ce n’était pas toujours facile de soutenir le regard des personnes rencontrées, surtout celles qui m’invitaient. Moi qui arrivais avec un super sac à dos, avec des habits de rechange, une montre, des cartes, du temps pour prendre des vacances,… je me faisais offrir le repas ou le toit par des gens qui se battent avec la vie pour pouvoir se nourrir.

Ca m’a donné matière à réflexion. Ce qui choque n’est pas tant la richesse et la pauvreté, car les personnes que j’ai rencontrées, bien que pauvres, n’avaient pas l’air malheureuses. Mais ce qui perturbe, c’est l’étalement de richesse du tourisme dépensé pour regarder la pauvreté des gens… C’est un constat particulièrement vrai et frappant à Sapa où la drogue et la prostitution s’ajoutent au reste. Et la confrontation de riches et pauvres entraîne des comportements de mendicités, de dépendance, de pertes de valeurs,… De quoi se poser des questions sur les bénéfices du tourisme (constat d’autant plus douloureux quand on est soit même touriste...)

PS : les Viets représentent environ 85% de la population du Vietnam. A ce groupe majoritaire s’ajoute près de 75 ethnies minoritaires qu’on peut regrouper en huit grands groupes ethniques différents : les Viets-Muongs, les Thais, les Mon-Khmers, les Hmong-Dao, les Kadai, les Autronésiens, les Chinois Han et les Tibéto-Birman. Chaque ethnie a conservé sa langue et sa culture même s’ils tendent à être assimiler par la culture vietnamienne dans les grandes villes.

17 août 2007

Mois d'aout

Voici un petit de mot de Son La, ville etape entre Hanoi et Dien Bien Phu ou je me rends. Le paysage traverse est absolument splendide, le confort du minibus l'est un peu moins mais on fait avec. Aujourd'hui je n'ai eu que 10 heures de bus alors qu'avant hier j'en ai eu 26h toujours a la vietnamienne: sans climatisation, le pied sureleves a cause des baggages, une dizaine de personne de plus que le nombre de sieges, deux crevaisons,... Je revenais de 5 jours au Laos avec ma marraine. Nous sommes alles a Luang Prabang et a Viantiane. Luang Prabang est une petite ville charmante et reposante entre le Mekong et un de ses affluants. Il y a des temples bouddhistes magnifiques tous les 15 metres et les Lao sont vraiment des gens "cool" (rien a voir avec les Vietnamiens beaucoup plus actifs et bruyants). C'etaient de vrais vacances: un hotel super, un rythme tranquille, de la nourriture de choix et nous avons meme profiter des massages laos. Avant ce voyage au Laos, j'ai du finir mon projet de fin d'etude sur l'eclairage urbain et dire au revoir a ma famille d'accueille. Les fins sont toujours difficiles et trop chargees. Mais maintenant je suis en vacances. Ma marraine ayant passe une semaine a Hanoi avant le Laos, nous sommes alles ensemble a la Baie d'Halong (ultra touristique, mais qui vaut le coup) et la "Baie d'Halong terrestre", (c'est a dire, des piques calcaires au milieu des rizieres,un paysage tres joli). Je suis maintenant parti pour un petit periple dans le nord vietnam pour rencontrer les minorites ethniques et profiter des paysages splendides. Je profiterai de la derniere quinzaine d'aout pour visiter le centre du Vietnam (hue, Hoi An) et le sud (HoChiMinh ville).

4 juillet 2007

Juillet

Le mois de juillet commence, l’école s’est vidée, vous etes probablement presque tous en vacances et moi je continue à hanter les couloirs de l’université, très vivants la semaine dernière encore. Mais de toutes façons, je ne quitte l'écran de mon ordinateur que pour tenter de rencontrer des gens à travers Hanoi ou pour parcourir la ville.  L'absence des étudiants ne me pertube donc qu'à mon arrivée et à mon départ! Lundi dernier, j'ai failli rester enfermé en voulant avancer dans mon travail jusqu'à 17h30 au lieu des 17h règlementaires...

A propos de projet, je commence à perdre espoir dans mes rencontres avec les professionnelles de la lumière. C’est tout un cheminement pour arriver à entrer en contact avec certains, les rencontrer devient presque impossible : les rendez vous sont remis 36 fois, jusqu’au jour ou je n’ai plus de nouvelles… Et avec ceux que j’arrive enfin à voir, la communication est souvent difficile et les informations que je parviens à comprendre sont très minces.  Mais tout cela fait parti de mon projet et j’ai quand même réussi à rencontrer deux ou trois francophones qui m’ont bien aidé. Le reste de mon rapport viendra de mon expérience de Hanoi. Et le Vietnam est plein de surprises, il m'arrive de rencontrer un trésor d'information pour mon projet au détour d'une conversation!

Ces derniers temps, mes week end ont été bien chargé. Je vois déjà la fin de mon stage approcher et pourtant je n’ai quitté la France que depuis 3 mois. Le temps passe trop vite… Dans deux semaines, ma marraine me rejoint pour 15 jours, dans un mois, je suis en vacances et dans deux mois je retourne en France.

C’est étonnant de mêler les découvertes quotidiennes, la recherche continuelle de repères et l’approche d’un changement.

Pour la petit anecdote, ca y est, j’ai enfin un vélo qui marche. Fidèle à ce mode de transport depuis longtemps en France, je n’ai pas pu l’abandonner en arrivant ici. Avec l’aide d’un vietnamien, j’ai pu acheter un vélo pas cher (vélo chinois, contrairement aux vélos japonais un peu plus cher et de meilleure qualité). J’ai vite regretté mon bon vieux vélo de course Peugeot : les freins ne marchaient pas (quand on connait la circulation à Hanoi : sans frein, ce n’est pas du gâteau!), les pneus se dégonflaient sans cesse sans être crevés, le panier se désintégra au bout de 2 semaines,… Heureusement, après en avoir essayé de multiples, j’ai enfin découvert un réparateur très efficace. Le principe est simple : quand on voit une pompe à vélo sur le bord d’un trottoir, souvent accompagnée d’une bassine remplie d’eau pour les crevaisons, c’est que le réparateur n’est pas loin. Mon réparateur donc, est non seulement compétent (ce qui n’est pas toujours évident), honnète, mais en plus il fait des efforts pour discuter un peu vietnamien avec moi... Etant donné la qualité des matériaux, le résultat n’est pas encore parfait, mais comme on se fait à tout, on se fait aussi à son vélo qui reste un moyen de déplacement très utile.

Je ne vais pas m’étaler dans toutes mes découvertes de peur d’en décourager certains. Pour les plus courageux, j’ai mis à jours mon blog avec photos et plus de détails sur le Vietnam.

L’été étant la période des transitions je vais vous faire un point rapide sur la suite de mes projets. Je rentre en France le 5 septembre pour découvrir notre nouvelle maison dijonnaise! Mi septembre, je soutiendrai mon projet de fin d’étude à Lyon. Entre temps et après, je serai très content de pouvoir vous revoir. D’autant plus que je repars début octobre, avec Godefroy Maistre, pour faire un tour d’Eurasie sur le thème des religions et spiritualités. Nous partons sept mois à travers la Russie, la Chine, le Népal, le Pakistan, l’Iran, la Turquie, la Syrie, la Jordanie et Jérusalem. Puis retour vers la France en passant par Chypre, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie (Rome). Le but de cette liste de pays n'est pas de remplir la feuille, mais de faire appel à votre mémoire pour tenter d'obtenir des informations et des contacts dans ces différents lieux de notre passage. Merci d'avance à tous ceux qui pourront nous donner un petit coup de main!

Après ces pérégrinations à travers l’Asie, j’aimerais beaucoup découvrir l’Afrique, l’Amérique du sud, Madagascar, l'Australie, etc, mais je pense que ce sera après avoir profité de notre beau pays de France (et de ses habitants) pendant quelques années…;-)

2 juillet 2007

Boire au Vietnam

J’ai enfin découvert le rituel de la boisson. Devant la « vertu » des habitants de Hanoi, je pensais que les vietnamiens étaient vraiment très sérieux. Mais j’ai découvert qu’à la campagne (tout au moins celle que j’ai rencontré) tout est une bonne occasion pour boire. Le principe est simple : on trinque et boit avec les gens autour du repas qu’on veut honorer ou avec qui on veut fêter quelque chose. On peut donc le faire avec une personne où avec toutes les personnes présentes. Chaque invité répétant le rituel, on peut vite arriver à un nombre de verres importants. Bien sur, derrière tout ça, on veut aussi savoir qui tiendra le mieux l’alcool. Si quelqu’un arrive en retard, on l’accueil bien volontiers, mais il doit commencer par vider quelques verres !

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2 juillet 2007

Nghia Lo

Je reviens de quatre jours pleins d’émerveillement dans le nord du Vietnam. A peine à 250 km de la capitale, l’atteindre est déjà tout une expérience : j’ai mis 8 heures pour y parvenir, en train, bus et moto et autant pour en revenir à l’arrière de la moto de Suyt, mon ami vietnamien qui m’avait invité à le rejoindre. Déjà à l’allée, le seul étranger du wagon (et sûrement du train) je n’ai pas manqué d’attirer l’attention. Les personnes qui m’entouraient m’ont offert toutes sortes de choses, et ont essayé, plus ou moins avec succès, de me poser un tas de questions. Un premier pas dans la rencontre de ses vietnamiens campagnards, qui sont décidément bien différents de leurs compatriotes des grandes villes. Le trajet en bus, me donnait un avant goût des paysages somptueux qui m’attendaient. Et je n’ai pas été déçu. Trois jours d’émerveillements, de rencontres avec les catholiques montagnards, de verres d’alcool autour d’un plat de chien et de sourires partagés. Assis derrière la moto, j’ai parcouru près d’une centaine de kilomètre (sans compter les 250 du retour) sur routes en lacet et routes en terre, à la rencontre des catholiques disséminés dans ces paysages magnifiques que Suyt allait visiter. Malheureusement, les quelques photos que j’ai prises sont peu de chose à coté de la beauté du paysage, du rire des enfants, des costumes des minorités ethniques, du sourire des femmes et de la gentillesse des personnes rencontrées. Par deux fois, j’ai même eu la chance de prendre mon bain à une source d’eau chaude. La deuxième fois, nous étions carrément tout seul dans une petite crique donnant sur un ruisseau. Le tout au beau milieu des rizières, non loin d’un village de minorité ethnique. Le retour vers Hanoi se fit dans un cadre tout aussi beau, fait de rizière et de maisons traditionnelles, mais sous la pluie…La encore c’est un charme particulier et une expérience à vivre !

27 juin 2007

Culture vietnamienne

Voici quelques extraits du livre Connaissance du Vietnam écrit dans les années 50, par P Huard et M Durand de l’école française d’extrême orient. J’en ai tiré les extraits qui m’ont intéressé. Ils m’ont beaucoup aidé à comprendre certains aspects de la culture Vietnamienne.

Causes du déclin de la Chine au 19e

« A la fin du 15e siècle, trois facteurs importants bouleversent les articulations culturelles du monde chinois. Les Turcs ferment à l’Extrême-Orient l’accès de la Méditerranée ; les Portugais suppriment la thalassocratie arabe et indonésienne et tirent le verrou de Malacca ; les Japonais interdisent toutes relations entre les îles et le continent. Ainsi comme l’Europe au 6e et 7e siècle, l’Extrême Orient s’enkyste et coupe ses connexions avec la civilisation universelle. Impuissante à renouveler sa culture, il n’a que la force de la maintenir »

« La Chine comme tous les « empires du Milieu », n’a pas conçu qu’il existât une autre culture que le sienne. Croyant en l’age d’or plutôt qu’au progrès, elle n’a pu davantage imaginer qu’elle puisse progresser et elle a consacré tous ses efforts à conserver sa culture intacte, même après sa rencontre avec l’occident.

Elle a entraîné avec elles les Etat satellites, dont le Vietnam, dans son refus de profiter d’une puissance technique qui suffira à quelques milliers d’Occidentaux pour mettre la main sur l‘économie du monde sinoide et pour provoquer ainsi une des plus profondes crises de l’histoire universelle. »

Conceptions philosophiques

« Exceptionnelle et isolée est la position des premiers alchimistes taoïques (7e siècle avant JC) pensant, à la façon de l’Occident, que « le sage obéit à la Nature en vue d’agir sur elle »

La pensée chimique et mathématique taoïste aurait donc pu, par son esprit scientiste et révolutionnaire, aboutir à une technologie. Mais elle était freinée par le bouddhisme, axé sur la négation du monde matériel, et le confucianisme, père d’une féodalité bureaucratique.

Le confucianisme a étouffé toute possibilité de développement du droit en opposant à une solution juridique des conflits sa conception paternaliste de la justice.

En outre, le confucianisme, philosophie par excellence de l’éthique, a toujours pensé que la pratique de la moralité individuelle suffisait pour résoudre des problèmes politiques et même économiques.

La sagesse extrême orientale n’a eu aucune considération pour le travail manuel, indigne du polîtes hellène comme du lettré confucéen aux ongles longs. Les élites dirigeantes ont également dédaigné l’activité commerciale et industrielle. »

« A toutes réalisation matérielle est associée une fin spirituelle. »

Caractéristique macro microcosmiques de la culture spirituelle vietnamienne

« Toutes ces vieilles culture eurasiatiques se présentent comme des cosmologies pour lesquelles une même substance compose toutes les choses créées. L’homme, l’animal, le végétal, le minéral sont des résumés de l’Univers dont ils contiennent l’âme et la matière. Réciproquement, l’Univers est doué d’éléments et d’une âme identique à celle de l’Homme et de ses frères animaux, végétaux et minéraux »

« Le Grand absolu, né du Néant Absolu engendra les deux Essences Vitales de l’Univers, le Principe Male (duong ou yang) et le Principe Femelle (am ou yin), au cours de ses mouvements alternés d’inspiration (yang) et d’inertie (yin). C’est grâce à l’antagoniste régulier du mouvement (yang) et du repos (yin), de l’inhalation et de l’expiration, que la mécanique cosmique suit son cours normal. La Terre étant gouverné par le Ciel en tant que réplique exact de celui-ci, les deux essences vitales animent les profondeurs du sol d’un double courant, l’un bienfaisant, le Dragon Bleu , l’autre pernicieux, le Tigre Blanc. Charriées par le sang, elles sont également en circulation perpétuelle dans le corps humain, mais suivant un système de méridiens différent du système vasculaire sur lequel agit l’aiguille des acupuncteurs. »

« Entre le Ciel et la Terre sont placées deux roues, l’une verticale, supérieure, sinistrogire, céleste, correspondant aux deux influx, male et femelle, l’autre horizontale, inférieur, dextrogyre, terrestre, correspondant aux cinq éléments. »

« L’Homme, microcosme est une réplique du Macrocosme et a 5 viscères correspondant aux cinq éléments. »

« Au 7e siècle avant JC, les astrologo-astonomes babyloniens découvrirent les lois du mouvement des planètes dites vagabondes et purent prédire les éclipses de soleil et de lune. Cette grande découverte, extrapolée et généralisée, donna naissance à la première ébauche d’une philosophie déterministe. Si l’on peut repérer avec certitude dans le passé la date des événement célestes, n’est il pas possible de calculer de la même façon la date des événements terrestres, étant donnée l’interdépendance complète du monde d’en haut et de celui d’en bas ? En déduisant la destinée des peuples et la destinée individuelle de la position momentanée de la machina mundi, le mathematicus chaldéen a façonné cette ambiance astrologique qui dure encore, après avoir joué un rôle considérable dans toutes les civilisations de l’Eurasie. »

Le monde royal

« Le monde terrestre ne peut devenir l’homologue du monde céleste que par l’intermédiaire du monde royal, échelle jetée entre le Ciel et la Terre, axe pivot du monde, origine du temps et de l’espace. Comme le souverain d’Occident impose sa monnaie à ses vassaux, le roi impose son calendrier à ses sujets pour prendre possession de l’ordre cosmique et l’amener sous son autorité.

Si tout homme est un agent actif et responsable de l’harmonie du Monde, le Roi est la plus haute puissance « toute faute (de sa part) trouble le cours normal de l’Univers qui est tourmenté comme un être vivant : des guerres se produisent, des inondations, des tremblements de terre, des sécheresse prolongées, des épidémies » (Confucius)

Education

Depuis l’an mille, les vietnamiens n’apprennent à l’école que trois matières dans la petite étude (6-15 ans) : copie, récitation et commentaire des textes classiques. Les manuels de base sont le Livre de la Piété Filiale et surtout le Livre des trois caractères dont les premières lignes sont :

la nature de l’homme est essentiellement bonne

tous les hommes à l’origine sont les mêmes

seule l’éducation les rend différents

La place éminente du maître dans la conception confucéenne est donnée par la place qu’il occupe dans les quatre grands : le Ciel, le Roi, le Professeur et le Père ou dans la trilogie : Roi, Professeur, Père. Ce dernier passait donc après le professeur.

« L’ambition de tout Sino Vietnamien était de mériter le titre de quan tu, c'est-à-dire d’honnête homme et de gentleman, et d’échapper au terme de tieu nhan, c'est-à-dire d’homme vulgaire, qui cherche avec égoïsme son propre avantage en toutes choses.

Par l’équilibre interne et externe, l’homme devait relier l’harmonie parfaite de ses actions à l’ordre éternel de l’Univers. »

27 juin 2007

Soutenance de projet

Hier un professeur français est venu écouter les soutenances des étudiants vietnamiens en francais. Il était seul face à eux. Un échange très intéressant fait d’incompréhension, d’énervement, de patience et de respect. Les élèves respectent le professeur pour sa qualité de professeur et d’expert étranger, mais face à de telles projets, le professeur ne peut pas s’empêcher de faire des remarques, de corriger, d’interpeller ses interlocuteurs… en arrondissant les angles à la fin pour ménager la sensibilité vietnamienne.

D’un coté, le professeur utilise tout son tact pour annoncer sa méthode et relativiser son impact, d’un autre coté, les élèves se rassemblent pour faire face au professeur et encaisser ses remarques. Un véritable rituel, tout en subtilité !

La soutenance de projets de fin d’études au Vietnam est une véritable cérémonie. De nombreux professeurs et professionnels sont invités au jury par le responsable de la filière, une petite bouteille d’eau les attend, du thé leur est fréquemment proposé et les repas de midi leur est offert.

Du coté des élèves, c’est l’excitation la plus complète. Tout le monde est sur son 31, de nombreuses familles et amis se sont déplacés pour l’occasion, applaudissement et fleurs fusent à la fin de chaque présentation, et pour couronner le tout chaque élève reçoit une note allant de 9 à 9.5 sur 10 !

Ca montre l’importance des études dans la culture vietnamienne. Certains vont jusqu’à offrir des fleures à leurs tuteurs. Quant à la soutenance de thèse c’est encore bien plus impressionnant…

27 juin 2007

Les femmes vietnamiennes

Les femmes vietnamiennes suscitent mon admiration. Alors qu’ici elles ont traditionnellement une place presque égale à celle de l’homme, ce sont pourtant elles qui partagent les taches les plus dures. Tous les éboueurs sont des femmes (sauf peut être les conducteurs de camion), dans les champs, on ne voit presque que des femmes, ce sont encore elles qui portent les grosses charges dans les marchés ou que l’on voit déambuler dans les rues avec d’énormes charges qui se balancent à chaque bout d’une branche souple de bambou. Sans compter le linge, la cuisine, les courses, la vaisselle,… Et pourtant c’est sur ce dernier point que la différence se fait sûrement par rapport à ses voisines asiatiques. Dans ma famille par exemple, les hommes font souvent la lessive ; et j’ai vu très fréquemment les fils, même âgés, aider leur mère à faire la cuisine ou la vaisselle.

D’un autre coté, ce sont les femmes les plus dures en affaire : difficile de faire baisser les prix avec elles, il vaut mieux s’adresser aux hommes. Sans compter la place royale de la belle mère. Lorsque son mari meurt, elle devient le grand chef de la maison. Ses fils, filles, gendre et belle filles, tous lui sont soumis. Elle règne en véritable maître. Aucune décision concernant la maison ne peut se décider sans elle. Et gare à la femme du fils aîné si elle ne prépare pas bien la cuisine. Elle en bavera autant que sa belle mère au même age !

Et au milieu de cela, tous les jeunes que j’ai rencontrés jurent à grands cris que dans leur couple, il y aura égalité devant les taches ménagère… Je l’espère pour elles !

27 juin 2007

decouverte du Vietnam

Voici quelques reflexions, au jour le jour, que j’ai pu observer dans la société vietnamienne et qui m’ont intéressé. Je vous les partages dans ce blog, mais elles sont à prendre avec beaucoup de précaution car elles sont toutes tirées de ma petite expérience ici, et ma connaissance du Vietnam reste très limitées. Les voici donc :

La nuit dernière, j'ai été logé chez un couple franco-vietnamien. Le père de la femme est le chef de la famille de Le. Une fois par an, tous les membres de cette famille, environ 150 personnes, viennent partager un grand repas et rendre un culte aux ancêtres dans la maison des parents qui abrite l'autel des ancêtres de la famille. Leur maison est un véritable temple !

Nous avons profité d’une discussion sur les jours fastes pour avoir des enfants, pendant le petit déjeuner, pour aborder la question de la régulation des naissances au Vietnam. Il y a quelques années, une politique de contrôle des naissances s’est mise en place comme en Chine. Cette politique semble s’être adoucie, mais il y a quelques années encore, un fonctionnaire ayant plus de deux enfants était congédié. Mais à la campagne, on préférait payer des amendes que d'arrêter d'avoir des enfants avant d'avoir eu un fils. Aujourd’hui, les citadins semblent d’être mis au pas et ont rarement plus de deux enfants. Est-ce le résultat de la politique gouvernementale ou l’évolution du mode de vie qui commence à se faire sentir… Toujours est il que le Vietnam est à 75% rural et que à la campagne on n’en est pas encore là.

Lors de notre conversation sur la régulation de naissance, Fabrice qui s’est un peu penché sur la question, avait l’air de dire que les moyens de contraception n’avaient pas encore fait d’apparition massive. Par contre l’avortement ferait des ravages. Selon lui, il toucherait toutes les femmes vietnamiennes, dans des conditions d’hygiènes souvent déplorables. Fabrice a même avancé le chiffre moyen de 7 avortements par femme, mais ça me parait aberrant!

Le plus fou dans tout cela, c’est l’importance que portent les vietnamiens aux enfants. Je viens de lire trois romans vietnamiens et dans chacun il est question du déshonneur de la femme stérile (on ne se pose souvent même pas la question de l’état de l’homme quand l’enfant tarde à venir). Dans ces romans, certaines femmes vont jusqu’à vouloir se prostituer pour pouvoir atteindre le bonheur : devenir mère, avoir un enfant pour sa vieillesse et se laver du déshonneur de la stérilité. Pour les hommes aussi les enfants ont une grande importance. Ce sont eux qui perpétuent la famille et pourront continuer le culte des ancêtres. J’ai rarement vu des hommes montrer autant de sensibilité avec les enfants.

Aujourd'hui c'est le 15e jours du 4e mois lunaire et, apparemment, c'est l'anniversaire de la naissance de Bouddha. Nous n'avons donc pas mangé de viande à la maison, mais il y avait de nombreux plats de substitution délicieux : tous à base de soja, j’imagine, ils avaient l'apparence de viande. Comme chaque soir, la grand-mère de Quan, m’a présenté le poisson, le porc, le poulet,… c’était à s’y méprendre !

Comme en Corée, les jours spéciaux sont légions : jour de la femme, jour des enfants, jour des professeurs,… sans compter tous ceux qui ont du disparaître sous l’influence des français puis des communistes.

Samedi dernier avait lieu l'anniversaire de la mort du grand père de Quan. A cette occasion, toute la famille et quelques amis se sont joints à mes ôtes. Le matin, les femmes sont arrivées pour commencer à préparer les plats traditionnels à offrir aux ancêtres. Pendant la journée, des vêtements en papier et des faux dollars ont été brûlés. Ainsi ils pouvaient rejoindre les ancêtres et faciliter leur vie là où ils sont. Il parait que certains vietnamiens riches vont jusqu’à brûler des Mercedes miniatures ! Vers 18h, tous les plats ont été descendu et disposé sur trois tables pour le dîner. Il y avait une table pour les hommes, une pour les femmes et une pour les personnes âgées. 25 personnes environ étaient présentes. C'est aussi une occasion pour les hommes de boire. Avant le repas, Quan m’avait prévenu de faire attention car son oncle voulait « tester » ma résistance. Heureusement, nous avons pu nous éclipser à la fin du repas et laisser les hommes plus âgés savourer leur alcool de riz à coup de grandes discussions enflammées.

Depuis un bon moment déjà je fais des échanges de langues avec deux étudiants vietnamiens. Aujourd’hui, le plus jeune est venu vers moi désolé pour me dire qu’il ne pouvait pas me recevoir chez lui. En effet, il m’avait proposé, quelques jours avant, de m’inviter à dîner quand il serait en vacances. Mais ce soir il m’a expliqué que les militaires vietnamiens n’avaient pas le droit de recevoir d’étrangers chez eux. Son père étant médecin militaire, cette règle s’applique aussi à lui… C’est dommage, mais je crois que le pauvre Tan était encore plus désolé que moi de m’avoir fait faux bond.

27 juin 2007

petites reflexions sur les difficultes de la vie a l'etranger

Le voyage c'est encore une perpétuelle découverte. Chaque jour apporte son grain de nouveauté et de nouvelles rencontres. C'est très agréable quand la vie sur place a déjà un rythme mais c'est aussi très fatiguant. Une fatigue qui peut être écrasante si je ne maitrise pas mes temps et modes de repos.

Le rapport à l'argent est étonnant. Le premier constat est que l'on a souvent beaucoup plus d'argent que les vietnamiens. Eux le savent et lorsqu'on se présente comme touriste (un blanc se promenant dans la rue) on est souvent assaillit pour nous soutirer quelques sous. Par contre, lorsque l'on est invité, on nous offre tout et c'est très difficile de savoir quand et quoi payer.

Etre étranger, c'est être toujours en position d'incertitude: que faire, comment faire, quand le faire,... pour ne pas heurter les gens et, si possible, faire ce qu'on veut. C'est une gymnastique assez difficile.

Dans les premières semaines, une des plus grandes difficultés est sans doute de maîtriser sa fatigue. Toujours sollicité par les gens, les activités, les choses à découvrir..., c'est souvent difficile de se reposer. De plus, la vie quotidienne demande beaucoup plus d'énergie que dans son milieu naturel. Enfin, les temps de repos ne sont pas aussi reposants…

Ca fait du bien de retrouver des francophones, des gens avec qui on ne fait pas d'effort pour se comprendre, des gens avec lesquels on peut rigoler, des gens qui partagent nos références...

Pas facile de trouver le juste milieu entre immersion totale en culture vietnamienne et contact avec les étrangers pour souffler un peu. Quelle chance j'ai de pouvoir vivre dans cette maison vietnamienne! Grace à elle, je découvre beaucoup mieux le pays dans ma vie de tous les jours, sans avoir besoin de faire des efforts constant pour aller vers les Vietnamiens.

Comme il est dur de garder son sang froid devant les demandes incessantes des vietnamiens, devant leur curiosité et devant les difficultés de langages. Mais c'est une bonne formation à la patience...

Etre malade à l'étranger, voilà encore une expérience formatrice. Soit on est seul, reclus dans sa chambre d'hotel à attendre une amélioration, en devant subvenir à ses besoins, ce qui n'est pas une mince affaire dans un pays qui n'est pas le sien. Soit on habite chez l'habitant et il faut alors se plier aux règles de la maison, aussi gentils que puissent être les hôtes car on essaye de les déranger le moins possible et on doit subir leurs bons soins. Ca reste une belle expérience de dépendance et de faiblesse.

2 juin 2007

Bac Ninh

Hier, Suyt m'a invité à venir le visiter sur son lieux de service: un hopital/village qui accueille une centaine de lépreux. Par une chaleur écrasante, comme il était agréable de se retrouver à la campagne où seul le bruit des grillons donne le fond sonore! Cette léproserie, avec tous ses arbres fruitiers, est un véritable oasis au milieu des rizières sans ombre.

Suyt m'a emmené visiter les lépreux auxquels il apportait quelques bonbons et "friandises". C'était pour lui aussi l'occasion de leur dire au revoir car il partait le soir.

Cette majorité de personnes agées (car la maladie recul et les gens se font soigner chez eux actuellement) et ces quelques familles nous ont accueillis merveilleusement. Ils habitent tous la bas, les plus faibles n'ont qu'une chambre presque médicalisée, mais les plus jeunes ont une maison, vivent en famille et travaillent (mais, arbres fruitiers,...). Le plus extraordinaire est leur sourire. Eux qui ont tout perdu, jusqu'à des jambes pour certains, n'ont pas perdu leur sourire! Meme si on devine parfois la souffrance et ce qu'a du être leur vie, leurs sourires continuent d'éclairer leur visage. Non seulement atteind par la maladie et toute la souffrance qui en résulte, ils ont été réjété et mis à l'écart par les autres... Et Suyt me disait à quel point il était difficile au début d'entrer en contact avec eux, tellement ils ont été meurtri par le regard des autres.

Ils semblaient si content qu'un étranger viennent les voire, pourtant je ne suis rien à coté du courage dont ils font preuve et de la vie qu'ils ont vécu.

2 juin 2007

Fete de la Pentecote au mois de mai

Le week end dernier, j'ai été invité par Suyt dans son village natal. Pendant ses quelques 48 heures, j'ai pu découvrir sa famille, ses voisins, sa paroisse, la vie dans une campagne vietnamienne. Quelle chance de pouvoir découvrir cet aspect de la culture vietnamienne par l'intérieur. Alors que ma famille à Hanoi est bouddhiste, communiste, instruite et relativement aisée, la famille de Suyt est catholique et paysanne. Le père de Quan et son frère ont participé à la "libération" de Saigon, le grand père de Suyt à servi l'armée française pendant 4 ans (et visité les prisons vietnamiennes pendant autant de temps). Et pourtant ces deux familles sont tout aussi accueillantes et généreuses: elles sont vietnamiennes!

La famille de Suyt est la famille "heureuse" du village. En effet, c'est la seule qui rassemble 4 générations sans perte, le frère ainé de Suyt a monté garage à moto qui marche très bien et qui est source d'emplois dans les environs et Suyt a fait des études poussées dont une partie en France.

Le dimanche midi, après une visite du village, de nombreux arrêts chez les gens et beaucoup de thés avalés, nous avons été invité à déjeuner par une famille voisine, fêter l'anniversaire de la mort du grand père et la naissance d'un petit fils. Cette grande occasion m'a permis de manger du chien sous 6 de ses formes (il en existe 7), encore une grande expérience!

L'après midi, après la sieste obligatoire, nous avons participé à la cérémonie d'offrande de fleurs (nombreuses dances) qui marque tous les dimanches de mai, la procession à travers le village et la messe de la pentecote. Depuis le matin, les jeunes comme les vieux s'afféraient à préparer cette grande fete. Chacun participe selon ses compétences, les plus jeunes courent partout et les plus vieux contemplent d'un regard satisfait.

Et le soir, pour clore ce beau week end, j'ai partagé le repas avec toute la famille de Suyt, dans la cours de la maison des parents et grands parents. Une belle famille pour les français, une famille heureuse pour les vietnamiens!

2 juin 2007

vivre a l'etranger

Etre à l'étranger, c'est aussi être en permanence dérangé, que ce soit les curieux, les intempéries auxquelles on ne s'attendait pas ou les multiples imprévus en tout genre. Par définition en voyage rien n'est fixe et les lieux de repos réel, ces lieux où l'on maitrise presque tout, sont rares. C'est ca aussi la pauvreté.

C'est étonnant comme je me bute à la barrière culturelle. J'ai l'impression que ce décalage est encore plus présent qu'en Corée alors que le Vietnam est sensé être ouvert à la culture occidentale depuis beaucoup plus longtemps. C'est peut être du à mon environnement. Ici je ne cotoie que des vietnamiens et la barrière de la langue est vivace: mon traducteur est ici vietnamien alors que mon traducteur des premiers jours en Corée était français. Par ailleurs, il faut que j'apprenne à ne pas prendre les mots dans leur sens français car ils peuvent être choquant... Avec un peu de recul, je pense que je n'étais pas venue en Corée et au Vietnam avec le même état d'esprit. En arrivant ici, mon grand tord fut de croire que l'intégration et l'environnement serait plus facile alors qu'il est simplement différent.

Le plus difficile de ces premiers temps d'expérience vietnamienne est cette sollicitation permanente de ma qualité d'étranger francophone et anglophone. Les relations perdent toutes formes de gratuité. Certes cela est assez appréciable sur certains aspects. En effet, je rencontre les vietnamiens facilement mais c'est vite fatiguant voir irritant. Une bonne épreuve pour mon sang froid. J'ai l'impression qu'on est plus sensible à l'étranger. C'est peut être du à un état d'alerte permanent.

Heureusement, il y a ma famille d'accueil: quelle abondance de sourires, quel accueil, quelle générosité... chacun à sa manière. Là aussi la barrière culturelle est à surmonter chaque jour, mais je le fais avec plaisir et eux le font si bien!

2 juin 2007

l'apprentissage de langue

C'est fascinant d'apprendre une langue dans le pays où elle est utilisée. Petit à petit on sort de son mutisme. Comme un enfant, pas à pas, on découvre la joie d'exprimer les choses simples. L'usage d'une langue étrangère peut aussi devenir frustrant lorsqu'à un certain niveau, au cours des conversations on se trouve confronté aux limites de ses connaissances. Certes, il existe mille manières de les contourner, mais rares sont ceux qui ont le temps et la patience d'explorer ces chemins inconnus faits de mots pourtant si simples. Mais je n'en suis pas encore là avec le vietnamien...:-)

L'apprentissage ici n'a rien à voir avec les cours de langues à l'école primaire et secondaire ou trente gamins regardent le professeur désabusé écrire des mots incompréhensibles au tableau. Quand on apprend une langue dans un pays étranger, on savoure chaque instant.

Le premier point fort rassemble les participants du cours: tous sont volontaires et ils sont peu nombreux. De plus, le professeur enseigne sa langue maternelle et, souvent, veut transmettre l'amour de son pays à travers sa langue. Mais le plus extraordinaire est de comprendre petit à petit des aspects du language qui mis bout à bout permettent de former une phrase, un dialogue, un débat... Chaque cours est l'occasion d'une nouvelle découverte qui pourra faciliter la prochaine rencontre. Chaque instant d'un cours est empli d'envies de faire un nouvel effort pour comprendre la structure d'une phrase, l'ethimologie d'un nom, la conjugaison d'un verbe, tout ce qui pourra bientot permettre de combiner des mots et d'ainsi s'exprimer un peu mieux.

Que d'avantages, sans compter que la langue est une entrée privilégiée dans la culture. Elle représente un peuple, son histoire, ses relations sociales,...

Ici, je découvre les langues comme une aventure quotidienne alors qu'on me les avait présentées comme une succession d'intérrogation de vocabulaire 

2 juin 2007

les aleas de l'emploi du temps

Me voici, comme toujours, avec un emploi du temps de ministre. Ou, s'il n'est pas aussi bien fait et aussi bien rempli, je ne m'ennuie pas une seconde. Pourtant le programme en tête et prévu de longues dates, il m'arrive régulièrement de patienter de longues minutes, voire des heures. Et oui, à l'étranger, rien n'est prévisible. J'attends une heure que son livre soit photocopié alors qu'e je pensais que ca ne durerait q'un quart d'heure, je me retrouve devant une cathédrale avec un rendez vous annulé à la dernière minute (et reporté le lendemain alors que j'en ai déjà quatre), je déambule dans les rues pendant des heures à la recherche de la pagode désirée,... et même devant internet, j'ai le temps de méditer entre chaque page affichée. Et pourtant le temps ne parait pas plus vide pour autant. J'apprends à profiter des vides comme des pleins.

Les rencontres sont faciles; j'ai déjà du échanger mon numéro de téléphone avec une cinquantaine de personnes. De nombreuses activités en perspectives! Certes, mais des activités non programmées. Etant étranger, je ne peux rien organisé et je suis donc à la merci des envies des uns et des autres: 8 projets le lundi et mardi, mais rien de prévu le reste de la semaine (mais ca, je ne le sais pas avant le dernier moment...). Sans compter tout ceux qui ne rappeleront jamais et qui ont pris mon numéro pour je ne sais quelle raison.

Quoi qu'il en soit, ma politique est depuis longtemps définie, je donne mes coordonnées à qui le désire, prêt à me lancer dans n'importe quelle proposition pour peu que je puisse découvrir un peu du pays et de ses habitants. 

2 juin 2007

les achats

Ici chaque achat est un combat. Certains vous le présenteront comme un jeu, ils ont encore plus raison, mais la tension de l'affrontement n'en est pas moins présente et l’enjeu est de taille. On s'y rend en sachant déjà qu'on en sortira perdant. Dans les jours de grandes détresses on rend les armes avant même de s'engager, et on paye le prix proposé. Un jour normal, on essayera de se battre en proposant un prix 5 fois moins élevé pour revenir dans la tranche de prix des habitants du Vietnam. Et dans les grands jours, on sortira le grand jeu, les techniques de diversion, les stratégies de contournement pour faire baisser absolument ce prix récalcitrant. Quoi qu'il en soit, au mieux, on approchera, par le haut; le prix qu'aurait payé un vietnamien.

Mais qui peut concurrencer un handicape tel que le notre: l'argent! L'adversaire sait qu'il déborde de notre portefeuille, et nous savons qu'au pire nous aurons l'objet de nos désirs en dépensant 5 fois moins qu'en France.

Rien ne peut y faire, je n'arrive pas à me lancer dans un achat sans appréhension, c'est une question d'amour propre.

Et la joute devient vraiment sournoise lorsque le vendeur déclare le prix à de quat d'entrée de jeux. Et moi, empli de naïveté et enthousiasmé par mes succès (et défaites) précédentes, je monte à l'assaut de ce prix qui ne saurait descendre... Et c'est encore plein de colère d'un tel échec, que je découvrirais, honteux, plus tard,  la vérité.

Dans les règles de l’art du commerce vietnamien, le client annonce le prix qu’il est prêt à mettre dans tel article. Et à partir de cette enchère, une négociation s’engage. Mais quel prix donner lorsqu’on ignore tout du pays. De plus, les vietnamiens savent bien qu’on est prêt à donner plus, alors ils proposent plus. Au final, il n’y a pas vraiment d’arnaque, ils se sont simplement adaptés à nous.

2 juin 2007

voyager

Il me semble qu'il y a au moins deux façons de voyager.

La première, conquérante, consiste à se placer en maître et a consommer les cultures traversées. Elle doit son pouvoir à l'argent. Avec lui, tout est facile, tout est possible surtout de passer au dessus de l'essentiel.

La deuxième façon, celle vers laquelle je voudrais tendre, est plus discrète. Elle consiste à se positionner délibérément en infériorité pour "apprendre" la culture. On redevient enfant pour s'imprégner de la nouveauté par l'intérieur.

Cette deuxième méthode n'a rien d'évident car il faut se mettre totalement à la merci de ses hôtes. Elle demande aussi une force de caractère pour conserver un équilibre, garder l'estime de soi et ne pas sombrer dans l' ''autre". Elle implique aussi de s'avoir se remettre constamment en question pour percevoir toutes les sensibilités de la culture à découvrir. Bien sur cette méthode est quasiment impossible à mettre en oeuvre, mais on peut y tendre.

Pour moi, elle est très dure, car j'ai besoin de moments de repos. Moments pendant lesquels je ne fais pas d'efforts d'adaptation. Ces moments ne me semblent possible que dans ma culture pour retrouver langue, humour, musique, règle de vie... qui me semblent naturels. C'est encore plus vrai dans la famille, où l'effort pour s'adapter aux gens se réduit au minimum et le confort au maximum.

Voilà pourquoi je n'aspire pas à vivre à l'étranger. C'est une très belle expérience de remise en question, de rencontre de l'autre, mais qui demande trop d'effort pour "être" soi même et vraiment à l'écoute de l'autre. Ainsi le voyage permet la construction de l' "être"; mais pour vivre l' "être" il faut, me semble-t-il, son univers naturel. (Cette démonstration a des limites évidentes ne serait ce que sur le fait que l' "être" est en perpétuelle construction. Mais là encore, tout est une question de nuance, il existe une période de formation de l’ « être » plus importante que les autres)

2 juin 2007

Elections legislatives au Vietnam

Quan m'appelle, il est 8h30 et je me lève enfin. Ca fait déjà plus de deux heures trentes que les hauts parleurs de la rue alternent entre discours et chants patriotiques en ce jour d'éléctions législatives. Etant un peu en hauteur par rapport à la partie de la maison donnant sur la rue, je profite pleinement du programme, avec mes murs épais comme du papier journal. Bien qu'idéologiquement le choix soit mince, tous les candidats devant être approuvé par le Parti, il reste le choix de la personne. Il faut voter pour 3 personnes parmis 5 candidats. Quan choisit les jeunes et les professeurs en pensant qu'ils seront plus sensibles aux problèmes de l'éducation; notre professeur de vietnamien laisse son beau père choisir pour elle; et l'élève francophone que j'ai rencontré hier ne va même pas voter. A part quelques "vieux", rares sont ceux qui semblent s'interesser à la politique. Pourtant le gouvernement met tout en oeuvre pour rendre ce jour festif et lui donner l'importance qu'il devrait avoir: affiches de propagande coller sur les murs depuis des semaines, éclairage particulier la nuit, mise en place de podium, ambiance festive autour des bureaux de vote... A défaut d'une compétition politique, les gens profitent de l'occasion pour faire une compétition géographique: il faut donc enregistrer le maximum de votant avant les quartiers voisins. Et, selon notre prof de vietnamien, si a 14h on ne s'est toujours pas présenté au bureau de vote, le chef du quartier viendra prendre quelques nouvelles... On arrive ainsi à des records de participations exceptionnelles!

Malgré tout, depuis deux ou trois élections, l'Assemblé Nationale s'est ouverte à quelques députés qui ne sont pas membres du Parti (mais dont la candidature a été accépté par le Parti). Ce sont souvent des hommes d'affaires. Cependant, on remarque que le Parti reste vigilant, ces candidatures libres ou non membres du Parti n'augmentent pas au fil des ans comme on aurrait pu le croire.

Aujourd'hui, les drapeaux vietnamiens drapaient, de leur rouge vif, les rues de Hanoi. La télévision montrait, comme en France, les personnalités déposer leur petit papier dans l'urne, et même à table nous avons abordé le sujet. Le père de Quan est très bien renseigné sur les démocraties occidentales, bien plus que je ne le pensais. Au cours de ce repas, j'ai appris que cette assemblée, composée pour moitié de femme (information à confirmer car elle ne corespond pas à ce que j'ai lu), élit le gouvernement et la justice, parmis des personnes proposées par le bureau politique (élu par les membres du parti communiste)... Malgré les limites du système et sa connaissance des démocraties occidentales, Quan semble vouloir maintenir le communisme au Vietnam. En effet, pour lui, il représente la stabilité politique. Un argument qui a du poids lorsque l'on regarde ses voisins démocrates comme la Thailande ou les Philippines. 

2 juin 2007

depuis deux jours en ete

Chao cac Ong, Ba, Bac, Chu, Anh, Chi, Ban, Em (en fonction de votre age vous vous reconnaitrez aisement…),

Ca y est, il fait une chaleur torride. La mousson n’est pas encore là, mais la chaleur est installée, ils annoncaient 38 pour aujourd'hui. C’est comme un objectif atteint. Depuis le début, on m'informe, on me prévient, on me met en garde de l'arrivée de cette fameuse chaleur. Et ca y est, elle est là. Le plus étonnant est l'insistance qu'avaient les vietnamiens à me prévenir. Une mise en garde qui semblait s'adresser aussi bien à moi qu'à eux même.

Je sens certains se demander pourquoi une telle envollée sur le temps au Vietnam alors qu’il y a tant de choses plus importantes. Et pourtant… après ma courte expérience de voyageur et d’autostoppeur, j’ai remarqué que ce sujet est sans doute celui le plus universel (après la nourriture, bien entendu). Il touche les vieux comme les jeunes, les pauvres comme les riches, les révolutionnaires comme les conservateurs et les Vietnamiens comme les Français. Nous sommes peu de chose face à la nature... ;-)

Ceci étant dit, mon séjour à Hanoi se passe très bien. Je mange riz matin, midi et soir, je me déplace en vélo et je dois rentrer à la maison avant 22h (si je veux faire des folies, il faut qu’un ami, gentiment, m’héberge).

Je partage mes soirées entre vietnamiens francophones (du centre culturel francais et de l'université) et francais (VI, stagiaires, architectes, entrepreneurs...), la plupart du temps autour de l’apprentissage des langues. J'ai donc tout le loisir de pratiquer mon français. Avec les vietnamiens, je vais boire un verre, manger dans un petit resto ou découvrir leur chez eux. Avec les français, nous allons visiter les alentours d’Hanoi le week end en motos, et diner ensemble le mercredi soir.

Ma famille vietnamienne est toujours aussi accueillante, même si j'ai parfois un peu l'impression d'abuser un peu de leur hospitalité, car nos échanges (à part avec Quan) sont très limitées, mais en progression! Malgré quelques contraintes, je savoure toujours autant de vivre ici. J'apprends les petites actuces de la lessive à la main, les repas sont délicieux et les gens extra.

Il y a deux semaines, j'ai eu la chance de rencontrer un vietnamien, Suyt, qui a passé 5 ans en France. Il m'a fait visiter le village de lépreux où il a passé 3 mois et m'a invité dans sa famille à la campagne pour le week end de Pentecote. Deux expériences que j'ai beaucoup appréciées et qui m'ont permis de voir une autre réalité du Vietnam. 

Quand à mon projet, il avance lentement mais surement, en fonction des gens que j'arrive à rencontrer. L'administration est si compliquée et les pouvoirs si entremélés que j'ai beaucoup de mal à savoir qui fait quoi et qui décide... Heureusement, j'ai un tuteur Vietnamien très sympa qui se donne du mal pour moi. A l'université, je suis le seul étranger, à part deux Quebecquois qui viennent une fois par semaine et qui partent cette semaine (je ne les ai encore jamais rencontré à l'université), je ne passe donc pas inapercu.

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en route vers Hanoi
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